dimanche 23 juin 2013

Le paradoxe social brésilien
La colère continue de gronder dans les rues brésiliennes. La population s'insurge contre la hausse des prix des produits de la vie courante pour pouvoir assumer le coût pharaonique de l'organisation de la Coupe des confédérations et de la Coupe du monde. Pourtant, les Brésiliens sont contents d'organiser ces événements.
Le paradoxe social brésilien
Un sondage reste un sondage. Tout ce qu'il apporte n'est pas forcément un reflet de la réalité. Pourtant, il n'existe pas mieux pour déchiffrer l'opinion publique générale. Ainsi, la revue brésilienne Epoca a publié le premier sondage depuis le début de la crise sociale qui frappe le pays. Cette étude, effectuée les 19 et 20 juin, montre que 75% des Brésiliens soutiennent le mouvement et comprennent la colère des habitants. Un soutien qui est également venu de la part des joueurs de la Seleçao puisque Daniel Alves, Neymar, Hulk ou encore David Luiz se sont déjà prononcé en accord avec le peuple auriverde. Et si la Présidente, Dilma Rousseff a tendu la main en annonçant une amélioration notamment du service public national, une forte majorité (77%) des sondés estime que la qualité de ces services mais également les prix excessifs mis en place sont inadéquats.
Le football divise mais rassemble
En revanche, le peuple est plus partagé au moment d'évoquer la raison principale de ces hausses : l'organisation de la Coupe des confédérations et de la Coupe du monde qui ont pour l'instant engendré un coût de 11 milliards d'euros. Ainsi, 40% des Brésiliens sont satisfaits d'organiser la Coupe des confédérations, où brille actuellement la Seleçao alors que 31% sont contre cette compétition. Mais l'événement majeur en préparation est bel et bien la Coupe du monde. Et, à cette question, 40% des Brésiliens sont "totalement pour" l'organisation du Mondial au Brésil, 27% sont "en faveur" tandis que 29% sont "contre".
Les raisons du malaise social qui frappe le Brésil n'est donc sûrement pas lié à l'organisation des compétitions qui est "l'opium du peuple" et qui n'est qu'un accélérateur et un miroir grossissant d'une réalité bien ancrée. Les racines du mal sont bien plus profondes que cela dans la société brésilienne et se retrouvent dans les 47% qui soutiennent le mouvement de contestation car il rejette les instances et hommes politiques tandis que 33% sont en faveur des manifestations pour lutter contre la corruption qui gangrène l'Etat. L'heure n'est pas encore à l'apaisement au Brésil.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire