vendredi 21 juin 2013

Milan n’a plus de "seigneurs"
Avec le départ de Massimo Ambrosini, l’AC Milan a définitivement tourné une page de son histoire. Le milieu défensif italien a quitté la Lombardie après 17 ans de bons et loyaux services. Si Baresi, Maldini ou Tassotti avaient terminé leur carrière avec le maillot rouge et noir, Ambrosini, Gattuso et les autres sont allés voir ailleurs.
Milan n’a plus de "seigneurs"
Joueur emblématique des années 2000, « Ambro » était le dernier joueur à avoir tout connu avec la maison rossonera. Massimo Ambrosini était ce que l’on appelait à Milan : « un Seigneur ». Un joueur qui a évolué quasiment toute sa carrière à l’AC Milan, qui a gagné tout ce qu’il était possible de remporter, qui ne s’est jamais plaint et qui a toujours tout donné pour ses couleurs. La récompense de 17 ans de vie commune : une non prolongation de contrat.
A Milan, les traditions se perdent
Massimo Ambrosini n’était peut être pas un joueur immense, ni un grand technicien mais il était un symbole du club, il faisait parti des meubles. Dans la grande histoire du Milan, l’international italien y aura remporté un sacré nombre de trophées, deux Ligues des champions (2003, 2007), quatre Scudetti (1996, 1999, 2004, 2011) notamment. Quand Milan a décliné, quand Milan était au fond du trou, quand Milan est revenu, quand Milan est redevenu Milan, il est resté. Le grand gladiateur blond n’aura pas le droit à un match hommage, à une ovation de San Siro, c’est troublant. Dans un club au passé si glorieux, qui a élevé au rang de légende certains de ses dinosaures, la nouvelle a étonné, on ne s’attendait pas à cela. Il y a 5-10- ou même 15 ans, une telle chose aurait été inimaginable. Baresi, Costacurta, Tassotti ont évolué quasiment ou intégralement à Milan et ont eu les adieux qu’ils méritaient. Maldini, icône des icônes de l’AC Milan a terminé sa dernière saison comme la première, 25 ans auparavant, avec un maillot rouge et noir sur les épaules, le contraire aurait été une insulte faite au football. Ambrosini, Seedorf, Gattuso, Pirlo ou Nesta n’ont peut être pas marqué autant l’histoire de l’AC Milan mais les voir sortir par autre chose que la grande porte rossonera est un manquement à l’histoire.
Le pognon avant les sentiments
Dans la nouvelle logique économique du club, l’AC Milan ne peut plus se permettre de faire des folies. Autrefois dépensiers, les dirigeants milanais comptent leurs sous, c’est bien. Et vendent beaucoup de joueurs, parfois les meilleurs, c’est moins bien mais si la « réalité économique l’impose » (phrase à la mode à Milanello, sortie à chaque mercato par la famille Berlusconi lors d’un transfert important) alors… Mais l’excuse de l’argent à ses limites, Massimo Ambrosini était loin d’avoir un salaire mirobolant, une prolongation de contrat n’aurait pas plombé les finances de l’AC Milan. Affirmer le contraire, c’est prendre les gens pour des idiots. Très ému lors de l’annonce du départ d’Ambrosini, Galliani a du proposer à l’international italien un renouvellement de contrat, avec un salaire divisé par deux, trois, quatre ou cinq, allez savoir. Seedorf est parti s’offrir une pige au Brésil, Nesta aux Etats-Unis, Gattuso a terminé au FC Sion et Pirlo a été laissé libre, la Juve remercie Milan chaque jour depuis ce « crime contre le football ». Adriano Galliani a autant de cœur que de cheveux sur le crâne… 

Tous les joueurs cités ont toujours exprimé leurs souhaits de conclure leurs carrières à l’AC Milan. Des appels du pied qui n’ont apparemment jamais trouvé échos au sein de la dirigeance milanaise et après, on pleure le départ de ces légendes ou plutôt de ces légendes incomplètes qui n’ont pas eu le droit à un minimum de reconnaissance. « Les joueurs passent, le club reste » diront certains supporters. D’accord, mais c’est toujours mieux quand le club accompagne ses joueurs emblématiques, main dans la main, jusqu’à la fin au lieu de les laisser à une station du terminus. Depuis trois ans, voici le discours qu’on entend à Milanello : « Prenons exemple sur le Barça et le Bayern ». Iniesta, Xavi, Puyol vont très probablement finir leurs carrières dans leur club de toujours, idem pour Lahm et Schweinsteiger, les abandonner au crépuscule de leurs vies footballistiques ne sera (très probablement jamais) au menu de ces cadors du football européen. A Milan, on suit « l’exemple » quand ça arrange le club et son portefeuille. « L’institution milanaise », le « Grand Milan », ca n’existe plus, aujourd’hui l’AC Milan est l’AC Milan, rien de moins, rien de plus. 

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